[Gwen] Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue sur le Pod. Nous sommes ravis de vous retrouver avec un nouvel épisode Interview. Pour cet échange, nous sommes allés à la rencontre d'Eric Perrin, qui gère les réseaux sociaux du renommé Hellfest.
Il nous a parlé de lui, de son parcours, de son quotidien et de sa relation avec les réseaux sociaux et la musique. Sa passion pour le métal remonte à l'adolescence. Il se destinait à une carrière dans l'informatique, comme tout adolescent fan de jeux vidéo.
C'est pourquoi, après le bac, il part en DUT, services et réseaux de communication, avec une spécialité en développement web et graphisme. Lors de son premier stage, il mixe ses études et sa passion pour la musique en participant à l'organisation d'un festival itinérant. Il poursuit ensuite en licence Information et Communication et découvre le monde des associations étudiantes.
C'est à ce moment-là qu'il commence à apprendre à organiser des concerts, faire une affiche, la programmation, trouver des prestataires techniques, une salle, etc. Puis, lors de son master en communication, il effectue deux stages en Community Management et c'est son stage de fin d'études qui lui ouvre les portes du Hellfest en tant qu'assistant chargé de communication et de production. Après plusieurs expériences professionnelles dans le milieu de l'événementiel musical, il est de retour au Hellfest depuis 2020 en tant que responsable communication.
Et croyez-moi, les anecdotes d'Eric sur son métier et son quotidien au Hellfest sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. Allez, je vous laisse avec l'épisode pour en découvrir plus. Bonjour à toutes et à tous.
Aujourd'hui, je suis avec Bryan. Bonjour Bryan.
[Bryan] Bonjour Gwen.
[Gwen] Tu vas bien ?
[Bryan] Très, très bien. On est dans un lieu qui est plutôt cool. On va pouvoir en parler un petit peu d'ailleurs aujourd'hui.
Vraiment, ça vaut le détour.
[Gwen] Oui, c'est vrai, c'est très joli. Et effectivement, on n'est pas ici par hasard. On est ici parce que nous sommes venus à la rencontre d'un invité.
Donc, bonjour Eric.
[Eric] Bonjour.
[Gwen] Tu vas bien ?
[Eric] Eh bien, super.
[Gwen] Merci beaucoup à toi de nous accueillir ici.
[Eric] Eh bien, c'est avec grand plaisir.
[Gwen] Je peux te laisser dire où est-ce que tu nous accueilles ?
[Eric] Eh bien, oui, on est au siège de Hellfest Productions. C'est l'association qui organise le festival Hellfest à Clisson tous les ans depuis 2006. Ce sont nos bureaux de production à l'année qui permettent de nous réunir avec tous les salariés permanents, de chapeauter un peu toute l'organisation du festival.
Parce que même si le festival a lieu qu'une fois par an, pendant quatre jours, c'est un travail de longue haleine et de toute l'année, voilà. D'autant plus qu'il y a maintenant plusieurs activités qui s'y rattachent. Donc, oui, c'est un peu notre QG, on va dire.
Notre lieu aussi d'un peu de vie, où on peut accueillir aussi des bénévoles, des partenaires, des mécènes, notamment à l'occasion de petites soirées. C'est un lieu qui nous permet de nous retrouver et de plancher, on va dire, toute la partie organisationnelle qui incombe au festival.
[Gwen] Super. On aura l'occasion d'en reparler de toute cette partie sur ton travail. Donc déjà, pour commencer, je vais te laisser faire une petite présentation.
Si tu peux nous donner ton prénom, on l'a déjà eu, ton nom, l'entreprise dans laquelle tu travailles. Du coup, ça, on le sait déjà. Mais depuis combien de temps tu es là?
Et puis ton poste et rapidement à quoi ça consiste? On rentrera plus dans le détail après.
[Eric] Ouais, donc je suis Éric Perrin, salarié depuis janvier 2020 au sein de Hellfest Productions, l'association qui organise le Hellfest. Et je suis directeur communication du festival, avec plusieurs casquettes aussi, une partie un peu aussi programmation, parce que je m'occupe maintenant aussi des premiers slots sur les scènes principales du festival en collaboration avec Ben, le patron du Hellfest. Et donc voilà, j'ai un rôle, on va dire, de chapeauter tout ce pôle communication à l'intérieur du festival qui va, on va dire, de la gestion, toute la partie des supports qu'on peut trouver sur le web, sites internet, réseaux sociaux, la communication plus classique print avec tout ce qui est programme, affichage, voilà, chat d'espace aussi.
Et une partie aussi relation presse, voilà, relation avec les médias. Et puis notamment aussi une partie, on va dire, avec notre équipe de graphistes qu'on a en interne, parce qu'on a une particularité au Hellfest, c'est qu'on a deux salariés à temps plein qui sont vraiment sur la partie graphique, ce qui nous donne un peu une flexibilité et un confort pour permettre de produire des contenus toute l'année et aussi toute une ligne de merchandising qui nous permet d'être présent toute l'année sur des temps forts et sur des temps un peu moins forts, on va dire, pour le Hellfest.
Donc voilà, j'ai sous ma responsabilité trois personnes en direct, donc une personne qui est plus sur la partie opérationnelle de la communication, qui est Alphonse, qui est chargé de communication, et je travaille aussi avec Greg et Mosh, qui sont nos deux graphistes, qui sont sur la partie graphique, un qui est plus spécialisé, on va dire, print, et l'autre qui est plus sur la partie vidéo, animation, motion, voilà.
[Gwen] Ok, super complet.
[Eric] Ouais, assez complet, et ce qui est aussi intéressant dans ce métier, c'est que même si on a un temps fort dans l'année, il y a aussi des temps forts différents dans la communication, comme on le sait dans la plupart des événements. Donc je suis pas mal aussi en lien avec la partie, avec mes collègues à la billetterie, pour notamment tout ce qui est gestion de l'annonce des mises en vente, puisque chez nous, c'est un gros temps fort, on va dire, comme on est très attendus. En lien aussi avec mes collègues, bien sûr, la programmation, pour récupérer toutes les informations, pour que nous derrière, on puisse valoriser justement ce travail de défrichage et de programmation.
Et puis une partie, on va dire, plus axée sur aussi la partie événementielle, que j'ai récupérée un peu aussi en cours d'année, pour toute l'organisation de la warm-up, notamment. Donc c'est une tournée un peu, un tour de France, on va dire, du Hellfest, qu'on organise courant, dans le premier trimestre de l'année qui suit un Hellfest, on va dire. Et qui nous permet de garder ce lien et cette relation qu'on a aussi avec les festivaliers, ce côté humain qu'on essaie d'entretenir.
Donc le but de la warm-up, en fait, c'est de partir avec un tourbus, les deux artistes, et on sillonne un peu les salles de France et de Navarre en proposant une soirée qui plonge un peu dans l'ambiance du Hellfest, même si on ne peut pas ramener tous les décors dans un tourbus. On essaie au maximum de faire profiter de l'ambiance du Hellfest aux métalleux qui sont disséminés un peu partout en France. Et ça permet aussi à celles et ceux qui n'ont pas réussi à avoir des places quand même d'avoir un bout de Hellfest près de chez eux.
[Gwen] Et est-ce que là, du coup, c'est un accès libre ?
[Eric] Alors oui, c'est plus des salles, on va dans des salles type SMAC, des scènes de musiques actuelles qui sont un peu réparties sur tout le territoire. Et c'est le prix d'un concert classique. Donc on est sur un aperçu de ce que peut être le Hellfest, notamment en termes de programmation artistique, de ce qu'on a envie de défendre aussi comme valeur et comme projet artistique.
Donc voilà, c'est un aperçu de ce que peut être le Hellfest. Mais bien sûr que notre cœur de métier, c'est un événement pendant 4 jours avec 60 000 personnes par jour. Donc voilà, c'est difficile de transposer un peu partout en France et on ne veut pas non plus rentrer dans cette logique d'en faire un dans chaque ville.
[Gwen] Ça marche. Je te propose qu'on revienne sur la partie Hellfest après. Puisque nous, ce qui nous intéresse aussi, c'est toi, ton parcours et qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui, t'en es là.
Du coup, est-ce que tu peux me parler un petit peu de ton parcours, je ne sais pas si déjà, déjà, petit, tu pensais qu'un jour tu pourrais faire ce travail aujourd'hui, ou en tout cas quelque chose qui s'en rapproche, même si tu n'as pas une idée super précise étant petit.
[Eric] Alors non, pas du tout. Moi, je m'étais plus imaginé une carrière, j'ai rêvé d'être pilote, pilote de chasse parce que j'ai un père militaire et j'ai toujours été fasciné par les avions, tout ça, et en fait, je n'ai pas pu aller dans cette voie. Par contre, j'ai un peu eu le déclic de la musique fin collège, début lycée, avec toute la vague néo-metal à l'époque, les Corning Biscuit, Deftones, Linkin Park, etc.
Tous les Slipknot, tout ça, je suis tombé en plein dedans à fond. J'avais le baladeur à l'époque, le compact disque, et encore le CD, j'ai fait la transition CD MP3, mais j'avais le compact disque dans le sac, et quand tu prenais des boss en vélo, ça sautait. J'ai l'impression de parler comme un boomer.
J'ai 35 ans, je précise. Début des années 2000, toute cette période-là, hyper riche dans cette scène métal, ce renouveau du néo-metal. Je suis tombé un peu dedans, j'ai fait un bac ES au lycée, et je me dessinais plus une carrière dans l'informatique puisque j'aimais bien les ordinateurs aussi, j'étais tombé dans la partie jeux vidéo, et puis ça n'a pas trop matché la partie informatique.
Après le bac, je suis parti dans un débuté services et réseaux de communication. On était à l'époque, l'iPhone n'existait pas vraiment encore, donc les sites internet c'était surtout ordinateurs, trafiquer encore tout ce qui était HTML, PHP, tout ça. Je suis parti dans cette voie développement web, mais aussi une partie graphisme dans cette formation qui était assez complète.
C'était assez intéressant, ça a permis de voir tous les métiers liés au web, donc ça va du graphisme au développement, ou même jusqu'au réseau, comment fonctionne un réseau informatique, etc. Je devais faire un stage à la fin de ce fameux DUT, que j'ai fait à Blois, en région centre. À l'époque, je commençais aussi à traîner un peu plus en concert, à avoir des potes qui faisaient de la musique, etc.
Donc, je traînais pas mal dans les petits concerts, les petits cafés, etc. Et je me disais, c'est cool quand même si j'arriverais un peu à mixer ce côté métier et passion, on va dire. J'avais toujours quand même cet objectif de trouver un métier qui me plaisait, même si je ne savais pas encore quoi à l'époque.
Et donc, je suis arrivé, j'ai trouvé un stage dans une structure qui n'existe plus, mais qui s'appelait Culture au Centre, une structure montée par la région Centre-Val-de-Loire, qui organisait un festival itinérant qui s'appelait Eccentrique, dans toute la région centre. Et ça mélangeait art de rue, cirque, musique, exposition. C'était un peu un meeting pot de plusieurs choses qu'on peut retrouver dans la culture en général, cinéma aussi, etc.
C'est un festival qui était gratuit, qui se déplaçait de ville en ville chaque week-end. j'étais tombé un peu par hasard en me baladant à Orléans, la ville où je suis originaire. Et donc, j'ai un peu au culot, j'ai un peu postulé sans trop savoir non plus ce que c'était, ce que ça faisait et tout, et puis j'ai été accepté.
Donc, ça m'a permis d'avoir un peu un pied dans cette partie culturelle, événementielle, de comprendre aussi qu'il y avait tous les métiers au niveau de la culture, il y avait vraiment un visier, des assos, des structures qui organisaient des choses. C'était vraiment un métier d'organiser des événements. Donc, j'ai un peu compris ce système-là.
Après ce premier stage, ce premier pied, on va dire, dans le milieu de la culture, je me suis dit qu'il y avait peut-être un truc intéressant. Moi, je suis plus axé musique, cinéma, ou art de la rue, etc. Je me suis dit qu'il y avait peut-être des structures aussi qui organisent des festivals, des concerts, et puis ils ont besoin de gens pour travailler dans la com, puisque du coup, la formation était un peu axée sur la partie communication.
C'est comme ça qu'au fur et à mesure, je suis arrivé dans ce milieu-là. J'ai enchaîné ensuite avec une licence infocom traditionnelle à Bordeaux. C'est là où je suis rentré un peu plus dans le milieu de l'associatif, parce qu'à Bordeaux, c'était en 2009, fin des années 2000, il y avait un peu un vivier associatif qui se montait, avec pas mal d'organisations de concerts dans des cafés, dans des petites salles.
À l'époque, dans l'asso étudiante de licence, il y avait un projet d'organisation de concert. Je suis rentré dans l'asso étudiante en me positionnant sur ce projet, en me disant que j'ai envie d'apprendre comment on organise un concert, comment ça se passe, etc. Ça a matché.
Je me suis retrouvé à être à la tête de ce projet. Il faut faire la fiche, gérer la programmation, trouver des prestataires techniques, une salle, etc. Apprendre un peu les ficelles du métier de l'organisation d'un concert.
Ça a été une belle première expérience, avec des petits ratés, on ne va pas se mentir, mais c'est comme ça aussi qu'on apprend. Après, j'ai enchaîné avec un master communication. C'est là où je me suis dit que j'avais vraiment envie de faire ça, de travailler dans une structure culturelle, musicale, et de faire un peu la com' parce que ça me plaisait aussi ce côté graphique, promouvoir un concert, expliquer pourquoi il faut venir, etc.
Je ne suis pas quelqu'un non plus de train manuel, donc la partie technique, ça ne me branchait pas trop. Je ne suis pas bon musicien non plus, donc niveau artistique, il n'y avait rien à faire. Donc voilà, il me restait la com' là-dessus.
J'ai enchaîné un master de communication toujours à Bordeaux. C'est à la fin, juste avant le master, je devais faire un stage en licence dans le milieu du travail. J'ai trouvé un stage à la mairie d'Orléans qui organisait à l'époque un festival qui s'appelait Jourji, qui était organisé dans un lieu du centre-ville.
C'est un festival de 5000 personnes. C'est là où j'ai pu commencer à faire notamment du community management puisque c'était 2010, c'était un peu l'époque début de Facebook. On a commencé à découvrir ce que c'était Facebook, ça venait des Etats-Unis, c'était génial.
Tout le monde avait ça à la fac aux US, donc on commençait à comprendre qu'il y avait des choses à faire sur Facebook, qu'on pouvait utiliser ça comme un nouveau vecteur de communication, utiliser les réseaux pour parler aux gens, leur dire tel événement, etc. C'est là où j'ai aussi appris des bases en vidéo, en motion, etc. Et puis après, en 2011, première année de master, j'ai enchaîné avec un autre stage dans un festival qui s'appelait Terre du son.
J'avais commencé à entendre parler d'un petit festival de métal qui avait lieu à côté de Clisson, qui faisait beaucoup de bruit justement en 2010 parce que c'est l'année où une affiche était sortie avec je me souviens encore de la campagne de com, c'était un espèce de loup-garou qui était dans les champs de blé et qui avait fait un peu hurler les associations chrétiennes traditionnalistes menées notamment par Christine Boutin qui avait fait pas mal de bruit dans le milieu politique. Et il y avait un député à l'époque Patrick Roy, avait défendu justement le Hellfest à l'Assemblée Nationale avec un discours assez poignant et assez...
enfin qui est encore disponible en ligne si vous voulez l'écouter. Voilà, qui défendait justement l'exception culturelle française, le fait qu'on avait la chance d'avoir en France une scène métal hyper riche avec des groupes comme Le Jéram, Asisteria et un festival qui commençait à prendre de l'ampleur en Europe qui s'appelait le Hellfest et qui avait lieu tous les ans à Clisson. Donc c'est là où je suis commencé à tomber un peu là-dedans à m'enseigner à faire le Hellfest donc j'avais pas beaucoup de soins à l'époque donc aller en festival c'était un peu compliqué et puis c'était loin de Bordeaux, en dessous de Nantes, voilà, etc.
Et on s'est quand même chauffé avec des potes pour y aller en 2011 donc c'est là où je suis arrivé en festivalier. Alors pour la petite info du coup je m'étais dit bah ouais pour 2011 je vais aussi faire mon stage de première année de master là-bas peut-être ça pourrait être cool donc c'est là où j'ai rencontré pour la première fois Johan Le Neuvet donc qui est le co-fondateur du Hellfest Voilà j'avais fait un petit entretien avec lui malheureusement ça avait pas pu le faire parce que au niveau de mes dates de stage c'était un peu compliqué et puis je m'étais dit mon objectif c'est quand même de faire un stage là-bas, un de ces quatre quoi et je me suis dit c'est pas plus mal je vais y aller en festivalier comme ça je vais découvrir un peu le festival d'un point de vue vraiment public et puis ça me donnera certainement des armes et des infos pour l'année d'après pour retenter ma chance donc je l'ai fait en festivalier 2011 à côté de ça je suis allé en stage dans un festival qui s'appelle Terre du Son à Tours donc ça m'a permis encore d'acquérir une nouvelle compétence de découvrir un peu plus creuser encore ce côté plus management enfin community management relations presse aussi un peu et puis vient 2012 dernière année de master stage de six mois à faire donc un peu plus gros avec un mémoire et tout etc à rendre et donc c'est là où j'ai tenté direct ma chance à Hellfest et j'ai été accepté à l'époque donc c'est un peu cette période qui m'a fait rentrer vraiment dans le Hellfest je suis arrivé avec plein d'idées parce qu'à l'époque on travaillait encore avec une street team donc comme le festival n'était pas complet il fallait aussi le faire découvrir un peu à tout le monde donc en fait on avait dans chaque ville de France un référent communication qui déposait des flyers allait coller les affiches dans les bars dans les magasins un peu rock skate, les sketch shop etc qui allait à la sortie des concerts distribuer des flyers etc donc c'était vraiment un peu les petites mains de Londres qui allaient promouvoir et prêcher la bonne parole du festival donc une des missions de mon stage en 2012 c'était de gérer cette équipe donc c'était hyper intéressant et puis toujours dans cette ère de développement des réseaux sociaux qui prenaient de plus en plus de place et que je suivais un peu aussi pas mal donc c'est là où je me suis dit il y a peut-être un truc à faire sur les festivals comment on peut couvrir un festival sur les réseaux parce que nous on avait, une fois que le festival commence il n'y a plus tellement d'objectif de ramoter les gens et de vendre du billet, c'est plus de comment on arrive à leur faire vivre le truc mais à l'époque tout le monde n'avait pas encore de smartphone l'habitude mobile n'était pas comme elle est maintenant mais il y avait quand même ce truc de se dire on va essayer de faire suivre un peu le festival à travers les réseaux sociaux comme une sorte de fil rouge c'était l'époque aussi un peu où les blogs existaient encore pas mal mais c'était un peu en début de chute parce que justement tout le monde commençait à arriver un peu sur les réseaux et puis voilà et donc après après ce super stage Welfest il était temps de chercher du boulot j'ai trouvé un taf au Zenith de Paris en tant qu'assistant communication et commercial donc j'ai fait ça pendant un an ça m'a permis de découvrir un peu plus le monde de la musique dans une salle à travers le fonctionnement avec des producteurs, des agents donc des producteurs qui organisent des concerts dans des salles donc comprendre un peu tout l'écosystème de la musique donc j'ai fait un an là-bas, bon après c'est Paris ça m'a pas forcément plu, la ville en elle-même donc je suis vite parti au bout d'un an et je suis parti après dix mois au Canada pour faire un permis vacances travail donc ça m'a permis de un peu de découvrir une nouvelle culture une nouvelle façon de penser, de fonctionner etc j'ai continué dans des petits assos là-bas d'organisation de concerts pour garder un peu ce lien avec la musique et je suis revenu en 2015 en France, c'est là où je suis revenu sur Orléans j'ai travaillé en tant que chargé de projet dans une agence événementielle et je suis revenu au bout d'un an dans le milieu de la musique j'ai commencé en janvier 2016 à l'Astrolab à Orléans qui est une salle de concert, non plus une SMAC labellisée par l'état en tant que chef communication et parallèlement chaque année moi je revenais au Hellfest, m'occuper des réseaux sociaux parce que j'avais, je croyais vraiment dur comme fer que les réseaux prenaient de plus en plus de place, ça se voyait d'année en année ma mission, j'avais de plus en plus de choses à régler, à la fois gérer des photographes, puis après des vidéastes puis après des community managers donc c'était toujours hyper intéressant de garder ce lien, moi ça me permettait de garder un pied à l'étrier aussi au Hellfest et je ne désespérais pas non plus un jour de rejoindre l'équipe parce que le festival grossissait et avait de plus en plus de besoins et du coup en octobre 2019 Ben m'a proposé un poste à la communication au Hellfest pour reprendre à temps plein tout ça donc je l'ai accepté, j'ai déménagé à Nantes et en arrivant en janvier 2020, voilà, deux mois avant le Covid et c'est après encore une autre histoire
[Bryan] Et ce poste, justement la communication, c'était une création de poste ou il y avait déjà quelqu'un qui était en place avant ?
[Eric] Oui, il y avait quelqu'un qui était en place mais vu le volume de travail que ça demandait et que ça occupait, ça a demandé une création de poste Donc de doubler le poste par la même personne Oui, parce que c'était plus possible de gérer ça tout seul en plus c'était Alex qui travaillait sur la partie communication et aussi fan club avec le cult événementiel aussi donc avec le côté warm-up ça faisait beaucoup trop de choses à gérer en même temps donc du coup on a coupé le poste en deux, moi j'ai récupéré la partie com lui il avait gardé la partie événementielle donc là depuis, entre temps on a remodelé encore ce poste là parce qu'Alex est parti donc c'était vraiment une création de poste et ça a d'autant eu plus de sens avec toute la crise Covid qu'il y a eu derrière, où ça demandait d'être vraiment sur le pont pendant le Covid on n'a pas non plus été inactifs parce qu'on a proposé le Hellfest from Home on a imaginé plein de choses pour garder le contact avec les festivaliers donc je suis arrivé à un passage un peu clé et après derrière on a enchaîné sur une double édition donc là ça a encore décuplé la taille du festival et son ampleur donc voilà.
[Bryan] Double édition en 2022 avec deux week-ends
[Eric] Ouais c'est ça exactement, deux week-ends pour un peu rattraper les pertes du Covid et puis aussi un peu cette idée de revenir plus fort après une grosse crise donc ouais ça a changé pas mal de choses depuis 2020 on va dire
[Bryan] Alors quand on regarde ton parcours et quand on t'écoute, on voit que t'as toujours été proche du Hellfest, le stage t'as été beaucoup bénévole justement sur la partie réseaux sociaux coordination photo, vidéastes etc. J'imagine que quand on t'a proposé le poste c'était un aboutissement ?
[Eric] Ouais c'était un peu bizarre parce que j'étais pas du tout dans la même situation qu'aujourd'hui j'étais installé sur Orléans j'avais juste un appartement enfin voilà je m'étais un peu lancé dans une autre vie et là du coup ça remettait quand même pas mal en... de choses en question donc j'ai pas dit oui tout de suite bizarrement même si effectivement c'est comme un truc que t'attends plus au bout d'un moment et finalement oui en discutant avec des copains avec des copains ici aussi qui m'ont dit non mais c'est fait pour toi quoi vas-y à un moment t'as plus trop le déclic et donc il faut que les gens te remettent un peu à ta place et puis j'ai fait oui non mais c'est bon je viens donc voilà mais ouais ça a été... je l'attendais pas vraiment et du coup je suis arrivé comme ça dessus
[Bryan] et du coup il y a quand même une grosse partie réseaux sociaux dans tout ce que t'as pu faire qu'est-ce qui te plait le plus justement dans ce type de mission pour le Hellfest même pour les autres
[Eric] expériences que tu as eues auparavant je me considère un peu comme les yeux et les oreilles du festival tu vois c'est un peu ce côté relation proximité avec le public que j'aime bien c'est toujours un peu sentir les attentes, les préoccupations on a toujours été un festival assez transparent avec notre public ça a été une des stratégies de Ben vraiment depuis l'édition un peu catastrophique de 2007 on a eu de la boue, de gros problèmes d'organisation etc où il y a vraiment une confiance du public à avoir et je pense qu'on l'a eu avec toute cette transparence on n'a jamais rien caché on a toujours été on a toujours assumé quand on a fait des conneries ou quand il y a eu des choses à modifier et je pense que c'est vraiment une des forces du festival c'est de toujours se remettre en question et de jamais se reposer sur ses lauriers on fait toujours nous des post festival on demande vraiment aux gens c'est quoi vos points forts, vos points faibles de cette année et on regarde vraiment tous les commentaires on les lit vraiment à 100% même si il y en a qui sont plus agréables à lire que d'autres on essaie vraiment de garder cette proximité et c'est ce que j'aime bien, c'est avoir vraiment garder ce pouls du public parce que voilà, une masse de 60 000 personnes quand tu la vois en réel, tu te dis je ne sais pas ce que les gens pensent et donc les réseaux sociaux ça permet d'avoir un peu un estimatif parce que maintenant je trouve que maintenant les réseaux, on se plaint beaucoup là-dessus, et quand on est content on le dit rarement, c'est un peu comme quand tu vas au restaurant et tu vas plus facilement laisser un avis négatif plutôt qu'un bon avis là-dessus donc c'est un peu comme ça malheureusement mais ça permet quand même d'avoir un peu cet effet de loop qui permet de dire ok, à l'instant T il y a peut-être 10% du public qui pensent qui ont ce sentiment, donc ça veut dire que il y a quand même une majorité silencieuse mais peut-être qu'ils pensent aussi la même chose, donc il faut aussi se mettre un peu à la place du public des fois et c'est les réseaux qui permettent de garder un peu ce lien après ça n'empêche pas qu'il faut garder aussi un lien réel et humain avec les gens pour vraiment ressentir tout ça, parce que des fois effectivement tu peux te faire dépasser par ce que tu lis sur internet et tu dis c'est une catastrophe cette année et puis en fait non, quand tu relativises ça va finalement
[Bryan] Alors effectivement, c'est bien que tu soulignes le fait que ça te donne une idée de ce que pensent les gens, mais c'est pas représentatif de ce que pense tout le monde et effectivement ce qu'on a l'habitude de lire sur internet il ne faut pas considérer que c'est une généralité c'est souvent d'ailleurs les mécontents, les mécontentes qui vont s'exprimer en premier toujours est-il que dans ce que tu dis, j'ai quand même la sensation que ça compte beaucoup dans l'évolution du festival ce que pensent les participants, les participantes parce que ça va nourrir aussi la manière dont vous allez concevoir les éditions suivantes et est-ce que ça nourrit aussi la manière dont vous communiquez est-ce que ça va venir nourrir des axes de communication des choses sur lesquelles parfois vous vous dites qu'il y a peut-être des incompréhensions est-ce que ça va avoir un impact aussi sur la communication des années suivantes
[Eric] Oui bien sûr, parce que on a toujours voulu garder cette proximité avec le public, on a essayé d'humaniser un peu le festival à travers la personne de Ben parce qu'à un moment il fallait être aussi il fallait défendre le projet quand il y avait des critiques quand après il y avait des expliquer un peu la progression du festival maintenant on est tellement gros que ça devient compliqué cette posture d'humanisation c'est pour ça que Ben a voulu se détacher un peu de l'image du festival et que je suis arrivé sur la partie qui porte parole, qu'on essaie de mettre en avant aussi de plus en plus les membres de l'équipe en fonction de leur métier parce que c'est toujours les personnes qui font le métier qui expliquent le mieux je trouve mais oui bien sûr ça nourrit effectivement la stratégie parce qu'on essaie de garder ce côté ok on est gros mais on reste quand même des humains derrière et on n'est pas une on est une association, c'est une particularité aussi du festival, on n'est pas une multinationale on n'appartient pas à un groupe étranger ou des actionnaires etc, on n'a pas des gens qui nous imposent des choix dans l'organisation du festival ça c'est vraiment primordial et on veut que ça se ressente aussi dans la communication on veut montrer qu'on est libre de nos choix et que notre seul juge je dirais c'est le public, c'est notre seul actionnaire entre guillemets, qui nous impose des décisions, ça va être le public parce qu'on est à son service à 100% et nous l'objectif c'est que les gens repartent avec la banane à la fin des 4 jours en tout cas des images qu'on voit ça a l'air d'être le cas on s'en sort pas trop moi c'est mon petit truc pendant le festival j'essaie de me prendre 5 minutes et j'essaie de trouver le point le plus haut sur le festival et de voir les gens et de regarder un peu de loin comment ils réagissent et en général t'as un peu cette masse de 60 000 personnes mais quand tu regardes chaque personne tu vois qu'elle passe un bon moment et ça donne un sens aussi à ton travail parce que des fois tu peux être coupé justement dans les métiers de la communication on passe souvent notre temps derrière un écran et on a besoin de réel pour voir aussi quel effet ça a c'est pour ça aussi qu'on garde ce côté warm-up aussi, ça permet d'avoir les retours en direct des gens que les gens te disent merci c'est hyper cool
[Gwen] moi j'aimerais bien revenir sur ton post tu nous disais tout à l'heure que tu es directeur communication c'est ça ?
[Eric] alors j'aime pas le mot directeur
[Gwen] c'est très formel
[Eric] on est répartis par pôle, tu vois t'as la technique t'as la partie partenariat l'administratif etc comme dans une boîte normale et moi je chapote vraiment le pôle communication
[Gwen] est-ce que tu peux nous parler un petit peu de ton quotidien et de tes différentes missions même si tu les as déjà rapidement évoquées au début et nous dire un petit peu ce que chacune représente sur tes journées ou tes semaines ou ton année je sais pas trop comment tu t'organises
[Eric] je vais plutôt parler en année parce que chaque jour est différent c'est ça aussi dans ce métier ce qui est bien c'est qu'on s'ennuie jamais en fait on a plusieurs phases dans l'année d'un événement donc on a on a trois phases quand on organise un événement en termes de communication donc c'est l'avant le pendant et l'après tout simplement donc je vais commencer par l'avant donc effectivement nous on fait un gros break au mois d'août pour se remettre déjà de l'édition donc en septembre quand on arrive on part un peu de zéro, on a l'objectif du festival à la fin de l'année et c'est là où on met en place toute la stratégie pour l'année à venir, on a la chance d'avoir un modèle qui est assez bien rodé depuis maintenant on va être sur la 18ème édition on a pas besoin de remettre tout en question et tout à plat quand on revient on a un schéma qu'on suit et qu'on réadapte bien sûr en fonction de chaque édition mais globalement nous on se prépare sur septembre on met en place toute une nouvelle charte graphique que ce soit pour des documents officiels pour on va dire pour toute la com et tout c'est là où moi je commence un peu à sonder mes différents partenaires et prestataires que j'ai que ce soit pour l'impression des programmes, que ce soit pour la partie vidéo pendant le festival que ce soit pour l'achat d'espace aussi notamment c'est un peu une phase de bilan, préparation aussi de l'édition prochaine on arrive après sur le mois de novembre où nous on prépare l'annonce du festival donc c'est là où on va dévoiler les 180 groupes qui vont être à l'affiche donc c'est un moment très important dans la vie du festival parce que c'est le deuxième moment après le festival en lui-même où les gens nous attendent ils veulent savoir ce qu'il va y avoir au programme cette année comme nous aussi on a la particularité de vendre tous nos billets une semaine après l'édition en question voilà on est il faut aussi qu'on s'occupe et les gens qui ont acheté leurs billets en juillet ils veulent savoir ce qu'ils vont avoir au mois d'octobre d'après ça veut dire qu'il y a une grosse particularité c'est que les gens achètent leurs billets sans connaître la programmation l'exception du Hellfest en France c'est qu'on a cette confiance des festivals qui achètent leurs billets pour l'édition d'après quasiment une semaine, dix jours après l'édition en question pour l'édition d'après et le font sans connaître les groupes en connaissant juste la date du Hellfest on a cette chance mais c'est aussi du coup une pression assez importante car il ne faut pas les décevoir généralement on n'arrive pas trop à les décevoir en fonction des résultats qu'on voit et ouais c'est une grosse attente des festivals et de connaître un peu la programmation nous on joue un peu avec ce côté pronostic on est plein dans la période où les gens se font un peu leur affiche de rêve je vois que tel groupe joue dans tel festival ça veut dire qu'il se rendait le fest c'est vraiment devenu des pros du fonctionnement des tournées c'est assez marrant à voir et puis on essaie un peu d'événementialiser j'aime pas trop ce terme non plus on réfléchit maintenant à l'annonce et qu'il se passe un truc pas juste la poster sur le réseau il y a deux ans on a pu faire un live twitch l'an dernier on avait scindé un peu l'annonce en deux pour avoir le double effet qui se coule cette année on est en train de réfléchir à des choses, je ne peux pas trop vous dire là dessus mais on réfléchit à une autre forme de comment on pourrait annoncer la programmation et donc voilà ce qui nous amène à la fin de l'année en question et c'est là où on va rentrer un peu plus dans la partie opérationnelle à partir de janvier c'est là où on va avoir les questions techniques et opérationnelles pour le festival, où est-ce qu'on sera installés quel objectif qu'est-ce que ça va être l'objectif en termes de com à faire nous on a aussi une problématique c'est qu'entre novembre et juin il ne se passe plus rien parce qu'on n'a plus de billets à vendre on remet une vente de billets en janvier mais on a un peu ce trou en termes d'actualité et c'est pour ça qu'on a aussi monté ce projet de warm-up pour combler un peu ce trou pour être présent et montrer qu'on est toujours là et puis après on arrive sur la partie exploitation du festival c'est là où on se dit qu'est-ce qu'on veut mettre en avant on regarde aussi ce qui se passe sur les réseaux les contenus qui fonctionnent ça a pas mal bousculé les choses depuis deux ans avec l'arrivée des réels à fond, des formats courts des shirts, des tiktoks donc c'est plein de nouvelles façons de travailler et comme c'est un secteur qui va extrêmement vite moi je m'interdis un peu de faire ma stratégie en janvier j'attends presque avril quasiment le dernier moment parce qu'il se peut que tu aies une règle qui change sur Instagram, j'en sais rien, il y a un nouveau format qui sort ah bah ouais, il faut se positionner direct dessus donc ça demande un peu de gymnastique
[Gwen] c'est ça
[Eric] mais après c'est hyper intéressant parce que d'année en année on arrive à produire des contenus différents on a lancé aussi depuis deux ans une chaîne Twitch donc ça demande pas mal de boulot d'un point de vue éditorial comment on construit l'émission avec les animateurs ce qu'on veut mettre dedans comment c'est à sonder les artistes qui seraient dispo pour venir en interview j'ai aussi un gros travail sur la partie relations presse gérer un peu les accréditations des différents médias, même si je suis aidé par un attaché de presse donc il y a toute cette partie à gérer et puis après pendant le festival c'est l'aboutissement, donc tu cours un peu partout entre les sollicitations d'interview les équipes à chapeauter les consignes à donner, etc je fais plus sur la scène filmer une vidéo et la poster, ça je le fais plus mais j'ai des personnes maintenant qui sont vraiment dédiées là dessus mais je chapeaute quand même le truc on reste toujours en alerte de regarder s'il n'y a pas un événement qui se passe on essaie d'écrire au maximum les contenus qu'on va publier on sait que sur tel groupe on va faire tel réel parce qu'ils ont un jeu de scène, des costumes, etc mais on se garde par un peu de liberté parce que sur un événement tu ne sais jamais ce qui va se passer donc il faut aussi s'adapter à l'événement il peut se passer un truc un énorme wall of death le chanteur va dans le public ça fait un truc de ouf ça c'est impossible à prévoir et il ne faut pas que ça soit prévisible
[Gwen] il faut avoir du monde sur toutes les scènes
[Eric] ça demande pas mal de planning un peu tricoté dans tous les sens mais on ne se répartit pas par scène on essaie d'avoir plutôt des zones comme ça on se garde un peu cette liberté il se passe des choses dans le public nous on a la chance d'avoir un festival qui est très visuel avec instagram on a des décors il y a du feu il se passe des choses même en dehors de la scène on essaie aussi de valoriser c'est aussi notre marque de fabrique c'est de montrer que le Hellfest c'est pas juste des groupes sur une scène c'est aussi un univers, une atmosphère un monde qu'on offre au public donc ça il faut le valoriser à travers les contenus sur les réseaux et puis après il y a cette phase on enchaîne du coup avec la vente une fois que le festival est terminé avec la vente de la billetterie et aussi on a bossé un peu en amont sur une nouvelle charte pour l'édition d'après l'idée c'est déjà de projeter sur l'édition d'après et d'avoir vraiment de montrer un peu quelle va être la thématique de l'édition d'après parce que la thématique donne aussi un peu des idées de se dire tiens ici il y a telle couleur c'est à dire qu'il y a tel groupe même si c'est très compliqué distiller des indices on essaie de pas trop le faire parce que des fois c'est nous amener dans des voies qu'on n'arrive pas à suivre mais on aime bien donner ces petits indices parce que des fois ça marche, des fois ça marche pas
[Gwen] la prog elle est pas arrêtée à ce moment là
[Eric] il y a des pistes, les gros groupes sont déjà un peu arrêtés mais on veut pas trop justement dévoiler la surprise mais en même temps on veut les faire un peu mariner c'est un petit jeu mais c'est un truc qui est aussi apprécié des festivaliers et c'est une des contraintes nous aussi c'est qu'à la fin du festival il faut que le visuel de l'année prochaine soit déjà il faut que la charte soit déjà pensée on sait dans quelle direction on va aller donc ça demande aussi du travail en amont en même temps que tu prépares l'édition d'après donc tu deviens un peu schizophrène alors attends je parle de 2024 je sais plus là tu vois je sais qu'on va commencer à discuter de l'édition 2026 à partir de mars parce qu'il faut qu'en juin 2025 on puisse commencer à communiquer sur 2026 c'est un peu s'ils perdent la tête mais voilà
[Bryan] du coup ça veut dire quand même si je reviens sur ce que tu disais tout à l'heure sur les périodes de communication c'est qu'une fois que vous avez dévoilé la programmation vous avez quand même un gros trou en termes de communication puisque vous avez vendu les billets vous avez communiqué sur la prog surtout que la prog de ce que je comprends elle est pas vraiment séquencée tu as des festivals où ils vont séquencer la communication essayer d'étaler un petit peu finalement vous à partir de janvier jusqu'à juin il y a un gros trou ça veut dire que le warm-up dont tu parlais tout à l'heure ça a été aussi pensé pour occuper le terrain sur la période de creux
[Eric] ouais ça a été pensé comme ça nous ça nous permet de de l'avoir de l'actualité de faire voyager ce nom Hellfest on va dire et puis même pour le public ça permet de faire monter un peu gentiment la pression de toujours garder un peu d'intérêt pour le festival parce qu'on est dans un monde où maintenant j'ai l'impression que si tu postes rien pendant 4 jours tout le monde t'a oublié donc il faut maintenir un peu cette cette pression sur les réseaux donc il faut que tu aies de l'actualité et tu vois on peut pas le faire juste en en misant sur la programmation en disant bah ouais tiens t'es l'artiste etc il joue chez nous bah oui bah on a compris on a vu l'affiche en novembre donc il faut aussi créer de nouvelles choses et pour que tu puisses continuer à exister c'est important
[Bryan] parce que c'est vrai que quand on regarde vos réseaux la différence d'autres événements c'est que il y a un engagement continu de la part de la communauté d'autres événements et c'est pas forcément une critique négative c'est juste la difficulté liée à l'événementiel lui-même finalement ils vont exister 2 mois avant le jour J puis quelques jours après pour faire le bilan puis après plus rien ils ont vraiment du mal à garder le lien alors ils trouvent toujours des idées de communication mais c'est la communauté elle-même qui n'est pas forcément qui répond pas forcément vous quand on regarde la communication je suis allé regarder tout au long de la semaine on enregistre début octobre même début octobre les gens sont encore au taquet ils commentent ils se remémorent des souvenirs on vous présentait les bénévoles les gens les remercient et en fait j'ai regardé tout au long de l'année il y a un engagement constant et c'est ça qui est quand même assez fort sachant qu'en plus les billets sont déjà vendus donc comment vous arrivez à garder ce lien au delà de la partie au warm-up dont tu parlais pour justement occuper le terrain mais comment d'un point de vue éditorial vous pensez vos contenus pour garder ce lien tout au long de l'année
[Eric] ouais ben on a vraiment le fil rouge c'est garder ce lien effectivement comme tu dis et ça demande pas mal d'investissement parce qu'en plus des réseaux on a aussi un forum je pense qu'on a des derniers même organisations à garder un forum tout le monde passe un peu sur reddit ou autre donc on a un forum avec moins de personnes qu'avant mais il y a encore une communauté hyper active sur le forum et depuis 3 ans j'ai lancé un discord aussi qui fonctionne hyper bien qui pour moi est un peu l'extension aussi du forum mais j'essaye justement d'imbriquer ces deux outils parce que je trouve qu'il y a du bon dans les deux parties et on est vraiment dans ce lien avec la communauté le discord et le forum c'est l'essence même de ce qu'est une communauté c'est des gens qui se rassemblent autour d'une passion et il y en a pour certains leur passion c'est leur moment dans l'année c'est leur moment de joie de leur apothéose ils attendent toute l'année pour ça il faut le garder précieusement et le chérir parce que c'est vraiment cette communauté qui nous a aidé dans les moments durs qui sera là dans d'autres moments où ça ira pas mais aussi dans les moments bien il faut aussi la récompenser on essaie de la garder et d'autant plus que c'est compliqué parce que nous maintenant on a une capacité de 60 000 personnes par jour, on vend 55 000 passes 4 jours une semaine après le festival et ces passes partent en 20 minutes il y a quasiment le triple de personnes qui veulent venir au Hellfest donc en fait la problématique qu'on a c'est qu'on a des gens qui ne peuvent pas venir d'année en année parce que ils n'ont pas eu de chance, ils n'ont pas réussi à avoir leur billet ou financièrement ou pour d'autres raisons donc c'est aussi très compliqué ce détail fait qu'on a des nouveaux gens qui arrivent tout le temps donc ça c'est super cool aussi pour renouveler le public pour garder un public qui est quand même assez jeune pas un public qui vieillit d'année en année mais ça empêche un peu d'avoir cette continuité dans le public c'est à dire des gens qui vont venir 5, 8, 10 éditions d'affilée on en a encore quelques-uns mais de plus en plus la moyenne c'est tu fais 2, 3 éditions du Hellfest et après c'est très compliqué d'avoir des billets donc c'est aussi une des problématiques là-dessus on voudrait on veut quand même garder ce feu sacré un peu le Hellfest c'est quand même un événement important c'est devenu aussi un peu une porte sur l'univers du métal en France avant tu avais plutôt des magazines ou des chaînes pas trop en télé mais des magazines qui t'ouvraient un peu les portes du métal maintenant c'est la porte d'entrée, ça devient en fait tu viens au Hellfest ensuite tu découvres ce qu'est le métal donc il faut aussi on se retrouve un peu avec les gardiens du temple sans trop le vouloir et on ne voulait pas être dans cette position mais on essaye de faire ce qu'on peut pour aussi montrer qu'il y a d'autres choses dans le métal, il y a d'autres festivals d'autres groupes, d'autres assos qui se bougent toute l'année, qui font des concerts donc oui ça veut dire faire pas mal de contenu à l'année ça veut dire qu'il faut bien se creuser la tête, essayer de de garder un peu ce côté on imagine à telle période sur quoi on va pouvoir communiquer on se fixe en fait des périodes mensuelles on se dit que le mois de novembre ça va être l'annonce de la programmation, en décembre on va pouvoir un peu avoir ce côté peut-être mettre en avant le merchandising parce qu'il y a les fêtes de Noël en janvier il y a la vente des billets en février on se dit ok il y a la warm-up qui arrive, mars on est sur la warm-up avril ok on arrive sur le festival partie infopratique donc on va plus commencer à creuser comment venir au camping, comment venir avec tel transport etc, mois de mai on a dévoilé les horaires des concerts, comment ça va faire votre running order etc, et puis on essaye de trouver des contenus un peu fil rouge toute l'année c'est pour ça que là justement on a des contenus liés notamment aux concerts de l'édition passée, des portraits de bénévoles etc donc on essaye de trouver un peu des des contenus qui peuvent se caler par-ci par-là pour garder un peu ce flux constant là-dessus, et puis bien sûr après t'as une montée en puissance quand même qui est indéniable dès le mois de juin où voilà le montage commence à prendre de plus en plus de place, donc on essaie de faire un petit reportage sur le montage on essaye de aussi il y a peut-être des news qui arrivent sur le festival, genre un artiste qui annule, une information importante à faire place au public etc, donc on essaye de trouver aussi des slots de libre pour pouvoir communiquer là-dessus mais oui effectivement on essaye de on veut qu'il y ait une continuité parce que comme je le disais, maintenant les réseaux et le fait de comment fonctionnent les algorithmes aussi, c'est que si tu deviens trop silencieux sur une période en fait tu recommences quasiment à zéro tout ton travail d'engagement et de que les gens aussi interagissent avec tes pages
[Bryan] c'est ça la plus grosse gymnastique c'est d'arriver à se caler sur ses temps morts tu parlais un petit peu tout à l'heure du fait que le LFS c'est devenu un peu une porte d'entrée sur la musique métal est-ce que du coup dans cette logique là, vous avez des contenus qui ont vocation à faire découvrir ce type de musique à des personnes qui ne la connaissent pas forcément
[Eric] alors ouais on le fait via le prisme de notre programmation c'est à dire que tu vois par exemple là cette année on a eu Metallica Fighters c'est un peu les têtes de gondole on va dire mais en fait nous notre travail aussi et le travail des programmateurs c'est de ok on a des gros headliners prestigieux etc connus de tous ça c'est mortel et tout mais les slots donc les horaires de passage des groupes il y a des choses super bien dès le début parce que nous le festival commence à 10h30 le premier concert et le dernier se termine à 2h du matin donc en fait t'as quasiment 10 groupes par jour et par scène donc 180 groupes au total donc si t'es un aficionado qui se dose des concerts t'en as qui arrivent dès 10h30 pour voir des concerts jusqu'à 2h du matin et en fait nous on se casse vraiment la tête pour avoir des artistes de qualité dès le matin des artistes qui sont moins connus mais qui sont vraiment très prometteurs et on a pu le voir des groupes qu'on avait programmés à 10h du matin à la Warzone maintenant qui commencent à faire des grandes salles, des units etc donc c'est hyper cool de voir qu'on a on a saisi le truc au bon moment et on a misé sur le bon cheval mais pour la partie découverte on essaye plutôt de prendre justement les artistes pas connus et de les mettre en avant sur les réseaux ce groupe là vous allez voir si vous êtes fan de tel groupe, tel groupe, tel groupe vous allez l'adorer, on essaie de trouver des petits marqueurs qui permettent de d'attraper le public et après on espère que le public va faire son travail un peu de découverte de creuser un peu chacun va faire un peu sa petite playlist et son running order et sa sélection pour le week-end
[Gwen] On parlait depuis tout à l'heure de la communauté hyper engagée que vous avez après je crois que vous avez un travail aussi d'aller chercher la communauté aux plus jeunes puisque cette année j'ai entendu parler d'un truc que je ne connaissais pas avant c'est le Hellfest Kids
[Eric] ouais
[Gwen] du coup tu peux nous en parler ça un petit peu
[Eric] pourquoi vous avez lancé ça et bah ouais parce qu'on est effectivement donc on a lancé cette année le Hellfest Kids qui est un un mini Hellfest on va dire pour les pour les enfants donc on a organisé ça le mercredi parce que nous le festival ouvre le jeudi il ouvre aussi le mercredi mais que pour la partie camping pour que les festivaliers puissent commencer à s'installer que nous ça permet aussi de réguler les flux donc on a organisé ça le mercredi donc je crois que c'était le 23 juin
[Bryan] oui le mercredi du concert de l'événement
[Eric] et donc en fait ça avait lieu sur la commune de Gétigné à l'espace Bellevue et alors cette idée est un peu venue déjà avec la rencontre avec Aldebert, Guillaume Aldebert qui est un grand fan de metal même s'il fait des chansons pour enfants il a depuis sorti un projet vraiment très axé metal donc en fantillage 666 et donc il rêvait de jouer au Hellfest un jour et nous on lui a dit que le faire jouer sur Hellfest c'était un peu compliqué parce qu'on a pas un public d'enfants non plus et le mettre sur une journée avec d'autres artistes ça pourrait peut-être pas matcher au niveau de l'enchaînement donc on a imaginé cette formule de Hellfest Kids qui avait lieu qui était gratuite pour les enfants de CP, de l'agglomération de Clisson-Sévremenne en fait donc ça a compris quasiment une bonne dizaine d'écoles axées sur les classes de CP donc la tranche d'âge 6-7 ans et ça a permis à chaque enfant de venir avec deux accompagnateurs donc soit des frères, des soeurs, des parents etc et donc on a ramené quasiment 3000 personnes sur cette journée donc c'était un beau challenge c'est un festival dans le festival on va dire et ça s'est super bien passé effectivement nous c'est un nouvel axe parce qu'on a je pense atteint maintenant la vitesse de croisière du Hellfest on va pas augmenter la jauge on va rester sur cette formule de 4 jours donc on aime bien aussi nous déjà les nouveaux challenges et on rentre un peu dans cette période de maintenant bon il y a un peu ce côté transmission, qu'est-ce qu'on va laisser aussi en héritage on va dire dans 10-15-20 ans et je pense que la jeunesse c'est un peu l'axe qu'on veut travailler quand on veut laisser un héritage donc on s'est dit est-ce qu'un festival comme ça ça permettrait pas d'éveiller des passions des curiosités de l'intérêt pour un public qui peut-être dans 10-15 ans voudra venir au Hellfest et le point de départ aussi c'est que c'est une musique qui n'est pas très populaire chez les plus jeunes le métal on est plus sur une tranche d'âge entre 30 et 50 ans on va dire, on le voit aussi dans la fréquentation du public, nous la moyenne d'âge c'est aux alentours de 37 ans donc on est quand même sur une moyenne d'âge âgée par rapport à la moyenne française parce qu'en France on est tu vois on est plus sur 18-20 ans pour donner une idée donc on est un festival de vieux presque je dirais par rapport aux autres mais on sent quand même qu'au niveau de la jeunesse il y a un peu un intérêt je pense pour cette musique par l'effet cathartique par ce côté très visuel quand tu es sur scène tu vois des mecs avec des guitares avec plein de cordes des batteurs qui font des trucs de fous sur scène, les chanteurs toujours plus charismatiques les uns que les autres et ça plaît un peu aux kids je pense qu'il y a vraiment un côté très visuel hyper intéressant dans le métal, même si tu comprends pas les paroles, même si la musique elle peut paraître un peu complexe et très énervée, ben quand tu grattes un peu cette couche, ben t'arrives à un truc hyper intéressant nous c'est le constat qu'on a eu quand on était gamin quand on est tombé là-dedans donc ouais l'idée c'est un peu d'aller vers ces nouvelles ce nouveau public, alors on va pas non plus faire un Hellfest vraiment que pour les gamins pendant 4-5 jours c'est vraiment pour planter un peu des petites graines et peut-être dans quelques années il y aura des futurs rockers, peut-être même sur scène voilà et puis aussi ça se traduit sur les réseaux notamment cette année on a mis pas mal de paquets sur TikTok, on a voulu vraiment moi j'ai eu un peu de mal à saisir déjà le concept de TikTok c'est peut-être plus ma génération déjà mais moi je suis plus Instagram Facebook à l'ancienne et je vois que maintenant sur TikTok on est sur des contenus beaucoup plus spontanés moins travaillés, enfin qui sont quand même travaillés mais moins scriptés etc et donc c'est pour ça que moi j'ai vraiment engagé quelqu'un cette année pour vraiment qui est déjà habitué à cette plateforme et qui a un peu ce sens de comment marche TikTok et donc on a eu des super retours en termes d'engagement sur TikTok et je pense que maintenant TikTok on sait que c'est très axé quand même pour les populations plus jeunes donc j'espère que ça a permis aussi de son côté d'acquérir un nouveau public un intérêt déjà pour le public même si on est conscient qu'aujourd'hui un gamin de 18 ans a pas forcément les moyens de venir à Welfest parce qu'on a aussi le festival le plus cher de France mais peut-être que ça lui donnera de l'envie dans quelques années et en attendant peut-être qu'il va aller en concert près de chez lui dans d'autres petits festivals etc et puis un jour son goal ultime ça sera de venir chez nous
[Bryan] Oui ça va, vous avez de TikTok pour maintenir le lien avec cette personne là et à un moment donné l'aider à
[Eric] lui donner envie de franchir le cap. Ouais c'est ça et puis là je vois TikTok le contenu qui a le mieux marché c'est un énorme wall of death qu'on a fait dès jeudi avec un groupe et ouais parce qu'il y a un côté impressionnant, ça rappelle que t'as des références à la pop culture etc donc nous on a tout le bagage je pense pour faire des contenus hyper marquants et en adéquation avec TikTok et on va essayer de plus en plus d'aller sur ce terrain là.
[Bryan] Tout à l'heure on parlait de Twitch enfin vraiment on l'a mentionné qu'est-ce qui fait que vous vous êtes lancé sur Twitch parce qu'on voit quand même que c'est assez présent dans votre communication cette plateforme.
[Eric] Ouais moi c'est vraiment un projet que j'ai porté depuis le début alors pas à l'heure de mon arrivée, j'ai un peu eu le déclic de Twitch pendant le confinement je pense un peu comme tout le monde j'ai un peu découvert cette plateforme à ce moment là alors moi je suis très jeu vidéo aussi mais regarder quelqu'un jouer au jeu vidéo c'était pas du tout mon délire en fait quand j'ai compris que oui en fait tu le regardes comme ça t'apprends des nouvelles choses de nouvelles façons de jouer etc j'ai commencé à comprendre et puis j'ai vu aussi c'est un peu la période sur Twitch où il y a eu un peu ce changement de stratégie de commencer à faire des émissions tu vois des talks, de faire des trucs dans la vraie vie bref de sortir un peu de la chambre d'ado du stéréotype du gamin qui joue à Counter Strike ou à LOL et maintenant il y a des productions de plus en plus sophistiquées il y a des plateaux comme Popcorn il y avait le stream aussi à l'époque donc j'ai senti vraiment qu'il y a eu un truc un tournant en Twitch et je me suis dit bah tiens ça pourrait être intéressant que nous on arrive avec cet angle musical avec, enfin je voyais pas beaucoup de contenu musique en fait sur Twitch alors que pourtant la musique elle est vraiment omniprésente sur Twitch, t'as des streamers qui font des playlists il y a toujours un fond musical qui traîne la musique c'est aussi un quelque chose qui rassemble les gens donc je me disais vraiment il y a peut-être un truc à faire sur le côté musique et comment on allait le rentrer un peu dans le côté festival, Hellfest et tout et je me suis dit bah on reçoit plein d'artistes pendant le Hellfest ils ont des heures à tuer des fois où ils savent pas quoi faire bon ils font de la promo bien sûr pour leur tournée pour leur album etc pourquoi on les inviterait pas dans un studio on les fait parler un peu sur leur actu sur leur lien avec le Hellfest et puis ça permettrait un peu de d'amener aussi le Hellfest à des gens qui ne sont pas sur le festival. Moi j'ai toujours eu cette stratégie dans les réseaux pour le Hellfest c'est de, on est complet on peut pas accueillir malheureusement tout le monde au Hellfest il faut aussi qu'on montre et qu'on leur fasse partager un peu le Hellfest chez eux c'est pour ça aussi qu'on a un partenariat avec Arte depuis des années qui diffuse pas mal de concerts où on a des scores absolument incroyables sur Arte on diffuse aussi nous quelques petits concerts d'artistes justement qu'on veut mettre en avant et je me disais bah ouais avec Twitch il y a carrément le moyen d'avoir ce côté talk comme ça nous ça nous permet aussi de valoriser des gens de l'équipe des gens avec qui on travaille, des artistes etc et puis d'avoir un peu ce moi j'ai un peu la rêve de stade 2 t'es au milieu de Roland Garros et puis tu vois ce qui se passe derrière donc au début moi j'ai dit ouais on va faire un truc au milieu du site, tu vas aller concerné bon après il y a la réalité où tu fais bon en fait on va refaire un truc dans un Algeco c'est déjà très bien pour ce qu'on fait mais ouais on a monté un studio avec un décor moi je me suis entouré d'une équipe technique et d'Hugo aussi à la partie édito qui ont déjà un bon pied voilà toute l'année dans Twitch qui connaissent aussi les mécaniques et le fonctionnement de tout ça donc ça a permis que nous dès la première année on ait une belle production sur la partie Twitch qu'on essaie d'améliorer d'année en année et ouais j'espère que c'est un projet qu'on va pouvoir maintenir parce que c'est aussi beaucoup d'investissement pour nous, c'est des moyens assez importants en termes de vidéos de techniques etc de matériel à transporter sur le site parce que nous il n'y a rien le reste de l'année on ne peut pas construire un studio qui reste toute l'année tout propre et tout, non non nous c'est dans des des algécos avec un décor qui se monte, qui se démonte etc et la prouesse technique de l'accès à internet ? ouais alors ça ça va, on a la fibre qui arrive sur le site depuis quelques années donc ça permet d'avoir quand même un confort de travail là dessus quoi, mais ça n'empêche pas qu'on a des coupures des fois, c'est un peu les aléas d'être sur un festival quoi
[Bryan] et quand du coup vous fabriquez une édition sur Twitch, est-ce que derrière vous arrivez à ré-exploiter des portions d'interviews justement dans votre communication avec des petites capsules vidéos que vous allez remettre sur TikTok, sur Instagram il y a aussi cette logique de recyclage
[Eric] on a commencé à le faire justement cette année pour booster un peu les vues sur les replays notamment, donc ça a bien marché on va essayer de refaire un peu plus dans les prochaines éditions pour justement peut-être les utiliser toute l'année pour qu'il y ait vraiment un retour parce que malheureusement il y a plein de festivaliers qui passent à côté parce qu'ils sont au festival l'idée c'est pas de les saouler pendant le festival à regarder sur Twitch on profite des concerts qu'il y a en face de toi et donc ouais on essaie vraiment d'avoir ce côté replay de plus en plus quoi
[Bryan] alors ça fait quand même beaucoup de choses à faire j'ai compté, il y a presque 8 réseaux animés ouais c'est vrai vous êtes combien pour gérer ça alors on va essayer peut-être de découper parce que j'imagine que c'est pas tout au long de l'année le même staff mais de manière permanente vous êtes combien pour gérer les réseaux et puis quand on se rapproche du festival ça monte à combien alors quand je dis combien c'est committee manager mais aussi photographe, vidéaste parce que là on est quand même sur un volume de contenu qui est assez important comment c'est organisé tout ça
[Eric] justement j'ai fait les comptes cette année c'est vrai qu'on est quand même pas mal donc nous à l'année on est deux effectivement à gérer les réseaux donc maintenant c'est d'autant plus Alphonse qui a la main vraiment de A à Z sur les principaux réseaux je priorise quand même dans l'année Facebook, Instagram Treads un petit peu Twitter aussi mais même si on sent que c'est un peu voilà Twitter on sait tous que c'est un peu compliqué j'ai la chance d'avoir sur le Discord et le Forum une équipe de bénévoles modérateurs qui eux du coup en échange d'un pass pour le festival animent ces réseaux toute l'année moi je les considère vraiment comme des bénévoles comme s'ils servaient des bières pendant le festival c'est vraiment pour moi ils sont valorisés pareil d'ailleurs je leur passe le bonjour s'ils nous écoutent mais voilà c'est des gens qui sont investis toute l'année qui donnent un peu de leur temps ça peut être 100 minutes dans une journée plus dans une autre etc pour entretenir qui sont un peu des modérateurs donc c'est plus des gardiens du temps plutôt que des animateurs pour ne pas en parler même si c'est une partie aussi animation qui est proposée avec des petits quiz des jeux concours etc qu'on essaie de mettre en place donc ouais on est deux personnes à l'année moi je chapote un peu plus maintenant l'aspect stratégique on va dire je mouette les mains dans le cambouis à faire les posts, publier etc faire les stories, je l'ai fait pendant des années donc je suis bien content de laisser ça maintenant laisser la main on se renforce avec un stagiaire aussi qui permet aussi d'apporter une vision un peu plus jeune on va avoir un profil on va essayer de trouver quelqu'un avec un profil un peu plus jeune donc s'il y a des jeunes qui m'entendent et qui veulent postuler et qui sont à l'aise sur les réseaux venez taper à notre porte et l'idée c'est d'amener un contenu, une vision aussi un peu plus jeune sur ces réseaux et puis de lui faire découvrir une grosse machine en termes de réseau et de stratégie et puis la période d'exploitation du festival c'est là où on se renforce à fond donc moi j'ai une équipe de 6 photographes officiels qui ont à la fois cette mission de faire des photos d'archives pour nous nos archives pour faire des dossiers dans le reste de l'année imprimer des photos etc pour nos campagnes de com etc et aussi pour alimenter les flux Instagram notamment avec des carousels Facebook etc bref on leur fait un peu une une wish list on va dire de photos à prendre de contenus qu'on a besoin et eux viennent dérusher du coup dans le bureau quand ils ont peu de temps ils viennent dérusher une cinquantaine de photos comme ça nous après on les réutilise au fur et à mesure
[Bryan] en fait c'est centralisé dans le bureau sur le site du Hellfest dans l'événement et après c'est vous qui allez dispatcher les contenus
[Eric] donc eux vont dérusher je vais reprendre un peu l'organisation plutôt au niveau pyramidal donc moi je suis toujours sur la partie sommet sur la partie com pendant le festival même si j'ai plein d'autres missions à côté je commence à déléguer un peu plus j'ai donc mon collègue Alphonse qui lui va chapeauter toute la partie cm donc on a 4 cm 4 community managers qui se relaient parce qu'en fait on fait des rotations vu l'amplitude horaire aussi ça demande aussi pas mal de travail qui eux vont alimenter les réseaux avec les contenus justement vidéos et photos qui font aussi un peu de veille voir s'il n'y a pas des sujets qui remontent en fonction de l'actualité ou c'est une problématique qui émerge au moins ça permet à nous de l'identifier sur les réseaux donc ils ont cette partie veille et à la fois publication j'ai aussi une équipe de 6 photographes qui est chapeautée par Greg l'un de mes graphistes qui va récupérer les photos commencer à faire les beaux carousels qu'on trouve sur notre compte qui va aussi commencer le travail d'archivage et on a un pôle vidéo de quasiment 10 personnes qui se constituent de 6 cadreurs 3 monteurs et une chargée de production donc ce pôle vidéo est assez important parce qu'il gère à la fois l'after movie qu'on sort 2 jours après le festival ça c'est une volonté que j'ai maintenant c'est de sortir l'after movie le plus vite possible qui font des récaps journaliers donc c'est des petits récaps de 30 secondes, 40 secondes c'est des mini after movies par journée et qui sont aussi chargés de produire des réels tout le week-end sur des thématiques précises donc des formats en 9-16 vraiment très axés sur des thématiques une thématique sur l'ouverture des portes une autre sur l'ambiance à la warzone une autre sur tout ce qu'on sert en termes de bouffe et de boisson sur le festival et qui nous sortent aussi un peu des plans, je dirais qu'on appelle entre guillemets des one shots, donc c'est des beaux plans par exemple un beau plan de drone au ralenti je sais pas un truc de ouf qui se passe dans le pit des contenus qu'on n'arrive pas à saisir en amont mais qui sur le moment ont du sens et qui méritent d'être publiés et donc voilà ça fait une équipe de 10 personnes après on est déjà 16 plus 4 on est déjà 20 personnes on a toute l'équipe Twitch ils sont facilement une bonne douzaine, parce qu'on a 4 animateurs on a 4 personnes en régie 2 personnes en édito un régisseur en plus on arrive sur des grosses équipes là dessus donc une autre quinzaine de personnes à gérer donc oui ça fait du monde
[Bryan] le staff comme le jour J ça doit être
[Eric] ça fait quelque chose et du coup moi je m'appuie beaucoup sur des responsables par pôle, un responsable CM un responsable photo, comme ça en termes d'information je suis pas noyé dans des demandes ah bah oui il me manque une chaise des trucs comme ça ça en général c'est plus des décisions stratégiques que je dois prendre on a la possibilité de monter sur scène avec Metallica est-ce qu'on ferait ? bah oui on y va carrément donc voilà, je reste plus sur le côté décisionnaire en bout de chaîne ok
[Gwen] et du coup pendant le festival tu travailles 24h sur 24
[Eric] ouais les nuits sont courtes en général j'ai plus de vol le dimanche mais oui j'ai aussi la partie j'ai une équipe aussi à l'espace presse qui est autonome, qui gère les interviews, les pannings des artistes et des médias, les conférences de presse donc je suis aussi référent pour eux je fais beaucoup de kilomètres en vélo j'ai un vélo électrique depuis 3 ans ça me sauve la vie nous on est allé visiter le site c'est vrai que c'est tout petit il y a une centaine d'hectares quand tu rajoutes les parkings, le camping etc donc il faut être bien équipé
[Gwen] j'avais une autre question sur la partie pendant le festival c'est comment vous faites pour gérer la modération avec le flux de commentaires que vous devez avoir sur tous les réseaux
[Eric] oui c'est un petit challenge je pense que comme tous les cms du monde, j'utilise des filtres sur certains mots clés, les enjures etc on a du spam aussi de temps en temps, ça c'est le plus chiant c'est vraiment des robots qui publient des liens dans tous les centres c'est un peu la purge à enlever on arrive pareil avec les mots clés après nous sur la modération on est quand même assez light je ne suis pas dans une stratégie dès que je vois un commentaire négatif de le supprimer, au contraire je préfère qu'on le laisse parce que ça permet aussi à la communauté de réagir et certains d'apporter un autre point de vue ce que tu dis c'est n'importe quoi moi j'y suis, j'ai pas vu ça on a la chance quand même d'avoir une communauté qui s'auto régule
[Bryan] c'est ce que j'allais dire, vous n'avez pas forcément besoin d'intervenir ça va se faire tout seul
[Eric] je pense que ce n'est pas une bonne idée de tout vouloir supprimer déjà ça te met dans un rythme impossible à tenir sur le long terme et je pense que le travail justement c'est de si tu as une bonne communauté c'est elle qui fera ce travail de modération et je pense que c'est le meilleur indicateur de travail de savoir si on fait bien son boulot c'est la communauté qui répond à ta place
[Bryan] c'est l'essence même des réseaux sociaux c'est de créer la conversation on ne peut pas être 100% d'accord avec un programme avec des choix de l'organisateur donc c'est aussi bénéfique que les gens puissent s'exprimer parce que c'est ça aussi qu'on cherche sur les réseaux au delà de la visibilité c'est vraiment de créer cette communauté
[Eric] on essaie un peu plus de répondre aux commentaires mais ça c'est très compliqué aussi parce que ça peut vite être sans fin mais ça permet aussi d'avoir un meilleur engagement aussi donc on travaille là dessus mais j'essaie de rester quand même dans une posture où nos réseaux restent quand même un espace de liberté si t'es pas content tu peux l'exprimer au contraire ça nourrira quand ça reste constructif bien sûr ça par contre je suis intolérant sur la partie je suis plutôt intraitable sur la partie commentaire négatif avec des insultes quand ça part dans des conversations qui sont pas constructives ça vraiment je tranche sans pitié on va dire mais globalement on arrive à avoir des commentaires assez constructifs donc c'est assez intéressant là dessus
[Bryan] j'ai une question par rapport au site même du LFS est-ce qu'il a été conçu pour être instagramable parce que honnêtement moi quand j'y suis allé je me suis dit c'est pas possible ils ont dû se dire qu'il faut absolument qu'on ait un site qui soit qui renvoie quelque chose à un univers et qui puisse donner envie d'être pris en photo parce que clairement on a vraiment envie de le prendre en photo dès qu'on se balade dessus
[Eric] ouais bah non c'était pas l'objectif premier parce que nous les travaux donc ce site on est dessus depuis 2012 depuis l'édition 2012 donc l'année où je suis arrivé en stage et non le but ça a été avant tout de ça a été d'abord dans un effet pratique c'était ce que le challenge d'un festival c'est de repartir à zéro chaque année donc nous d'avoir des infrastructures qui restent qui sont solides, qui ne bougent pas d'année en année c'est vraiment un confort de travail ça nous permet de gagner du temps, c'est aussi un gain financier parce que ça évite de payer, nous ce qui nous plombe en fait entre guillemets en dépenses c'est les montages et démontages, parce que c'est des coûts humains en plus c'est du matériel à transporter ça génère aussi forcément de la pollution de l'impact là dessus donc d'avoir des infrastructures qui restent toute l'année c'est vraiment un avantage précieux et on le voit maintenant, ça commence à payer maintenant parce que de plus en plus de festivals y viennent parce qu'au début tout le monde disait ça sert à rien vos décors et tout vous dépensez de l'argent dans des décors ça sert à rien faut mieux mettre ça dans l'artistique ou sur scène etc et ça a été là dessus une stratégie de Ben qui a eu vraiment cette vision maintenant il faut aussi que on a autre chose à regarder à côté de la scène il n'y a pas juste la scène qui compte il y a aussi toute l'ambiance et l'atmosphère et ça on s'est un peu inspiré de festivals américains comme Coachella, comme Tour Hollande aussi qui ont pris ce pari d'être dans l'expérience et maintenant ça paye, parce qu'on le voit maintenant nous on est le seul festival à être complet déjà, de base et être complet sans annoncer la programmation c'est vraiment un truc qui n'arrive pas et je pense que l'avenir nous donnera raison là dessus parce que les problématiques futures vont être qu'on a un problème de renouvellement des têtes d'affiches c'est vraiment une problématique à l'heure actuelle les vieilles gloires du rock'n'roll les dinosaures sont en train de disparaître et on n'a pas de nouveaux groupes aussi fédérateurs que il y a toujours des nouveaux groupes qui arrivent et qui font des très grosses salles maintenant c'est super mais on n'a plus ce groupe un peu vénéré par toutes les générations maintenant les gros groupes sont un peu plus clivants il y en a certains ça ne va pas plaire aux plus vieux d'autres ça ne va pas plaire à tel style donc on va être amené à avoir des choix de programmation qui sont peut-être un peu plus discutables qui font moins l'unanimité et par contre ce qui fera toujours l'unanimité c'est l'ambiance du festival, c'est le côté expérience et maintenant la critique qu'on a c'est on est le Disneyland du metal mais on n'a aucun problème avec ça, on l'accepte avec grand plaisir et justement c'est ce que les gens veulent aussi c'est arriver dans un lieu où en fait tu te coupes du monde extérieur et tu vis une parenté entre guillemets enchantée pendant 4 jours ça je veux bien croire les participants surtout dans le monde dans lequel on évolue maintenant on a besoin d'avoir ce rêve on essaie de l'offrir pendant quelques jours au festival je comprends
[Bryan] alors j'ai une question sur quelque chose que tu disais tout à l'heure par rapport à la stratégie des formats que vous allez adapter en vue de l'événement où tu disais on attend avril pour poser un peu la stratégie social media de l'événement comment toi tu fais tu t'organises pour tenir à jour des différentes tendances des évolutions, des réseaux comment tu t'y prends
[Eric] je traîne déjà pas mal de temps sur mon téléphone donc ça vient tout seul on va dire mais oui je lis beaucoup, je fais beaucoup de veille mon équipe aussi sur un peu les contenus qui fonctionnent, je regarde aussi ce que font d'autres festivals, nous avril c'est un peu la période où aussi commencent les festivals donc je regarde ce que font le premier gros c'est Coachella moi ça me donne toujours un peu une tendance Coachella de voir un peu comment ça fonctionne après on est très éloigné de l'univers Coachella, nous, ou Hellfest mais il y a des contenus des fois qui fonctionnent aussi dans les deux mais ouais on essaie de voir un peu comment les choses vont évoluer et puis je te dis il y a ce côté évolution des plateformes qui est imprévisible donc il faut savoir s'adapter assez rapidement dès qu'il y a un changement et tout et la problématique aussi qu'on a c'est qu'on n'a pas vraiment d'interlocuteur nous pour ces plateformes je pense que c'est le problème de tout responsable communication maintenant les plateformes veulent garder un peu leur indépendance et leur secret de fabrique donc on n'a pas de lien vraiment avec moi je n'ai pas d'interlocuteur chez Meta par exemple si il y en a un qui m'écoute pourquoi pas c'est un peu la problématique qu'on a c'est que des fois on est face à des murs des problèmes techniques qu'on ne peut pas résoudre notamment je vois par exemple, je voulais ouvrir depuis un moment la page communauté comme tu as sur Instagram ça faisait un an que je voulais l'ouvrir et là on a pu le faire qu'à la fin de l'été comme ça du jour au lendemain on a pu l'ouvrir et je ne sais pas pourquoi donc c'est des trucs comme ça qui apparaissent en fonction des déploiements ou autre et puis j'aime bien aussi garder on aime bien cette idée de l'indépendance au LFS donc moins je suis dépendant aussi des réseaux que je me porte c'est pour ça qu'on est content d'avoir encore des forums, des discord parce qu'on se dit un jour si pour x ou y raison Instagram ça devient n'importe quoi et tout le monde se barre au moins je ne serais pas triste d'avoir perdu ma page j'ai quand même une communauté qui me suit sur d'autres plateformes
[Bryan] vous êtes dans une logique de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et de garder à l'esprit que finalement sur les réseaux sociaux on n'est que locataire c'est à dire que
[Eric] c'est un peu le piège que je trouve que pas mal de créateurs de contenu se sont un peu enfermés dedans ok c'est cool j'ai une page à un million d'abonnés mais du jour au lendemain mon business tombe à l'eau donc c'est un peu je trouve que c'est un peu vivre avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête mais nous on a l'avantage vraiment de on a multiplié un peu les plateformes après ça demande plus de travail c'est sûr même si on a deux ou trois plateformes un peu privilégiées on sait qu'un jour si il y en a une qui tombe c'est pas grave on a une page Facebook à 600 000 abonnés je vois la page Instagram elle est à 340 000 donc on arrive un peu à se stabiliser là dessus je ne sais pas fermer le compte twitter justement parce que j'espère qu'un jour on arrivera à avoir un fonctionnement un peu plus normal sur cette plateforme et puis il y a aussi chaque plateforme a vraiment son usage maintenant j'essaie de garder des contenus pour telle ou telle plateforme parce que je vois que les réelles TikTok, Instagram à fond pour Facebook ça ne marche pas du tout les stories c'est Instagram les tweets les infos qu'il faut sortir tout de suite ça va être plutôt sur Trade ou Twitter notamment j'essaie de réfléchir vraiment en me disant parce que je vois il y a plein d'autres festivals ou organisations qui publient la même chose partout et non il faut en fait réfléchir plutôt par plateforme qu'est-ce qui marche sur cette plateforme, qu'est-ce qu'on fait sur cette plateforme, qu'est-ce qu'on fait etc. ça demande encore plus de boulot mais malheureusement il faut faire ça et c'est pour ça aussi que j'ai laissé tomber des trucs comme Snapchat, j'ai laissé tomber des trucs comme Reddit parce qu'à un moment on n'a pas non plus même si on est à un grand festival on ne peut pas être partout c'est clair
[Gwen] Moi j'ai une question à te poser qui me vient de ma collègue Marlène parce que quand j'ai préparé l'épisode j'ai sondé mes collègues pour savoir si elles avaient des questions à poser ou que j'aurais pas pensé et pour info Marlène c'est une très grande fan du Hellfest et du monde du métal en général et du coup instant confession, elle voulait savoir ça fait quoi de travailler pour l'une des plus grandes communautés au monde l'une des communautés les plus engagées du monde
[Eric] ça fait ça change pas la vie non plus c'est hyper cool c'est génial parce qu'en fait ce qui est intéressant c'est de voir que c'est une communauté qui nous soutient donc on sait qu'en cas de coup dur on pourra compter sur elle et puis c'est aussi une communauté qui nous rend beaucoup de voir les messages de remerciements ça fait vraiment chaud au coeur et les faire remonter après à toute l'équipe aussi parce que chacun vit un peu dans sa bulle tu te rends en question des fois et puis tu passes un quart d'heure sur les commentaires et tout va mieux on a la chance quand même on a quand même des commentaires positifs mais ouais après c'est une responsabilité aussi on sait qu'on a pas le droit à l'erreur qu'on a attendu autant d'ans et on travaille ensemble c'est juste que notre curseur vraiment c'est notre priorité c'est la satisfaction du public c'est vraiment notre cheval de bataille notre cap on va dire
[Bryan] oui et puis comme tu disais tout à l'heure ça donne du sens au travail de dire c'est le public d'abord on pense à leur intérêt en priorité c'est vrai que pour te lever le matin c'est quand même autre chose
[Eric] et puis on travaille dans un secteur assez atypique moi j'ai pas de problème à me lever le matin c'est assez agréable
[Bryan] moi j'ai une question qui va faire partie des dernières vous êtes plein alors que la programmation n'est pas annoncée vous avez beaucoup de contenu à disposition est-ce que du coup vous êtes amené à faire de la publicité sur les réseaux sociaux donc de payer les plateformes pour valoriser un contenu spécifique
[Eric] ouais on le fait un peu sur les contenus alors moi je mets un peu de sous sur l'after movie pour compléter un peu les vues parce que l'after movie c'est un peu notre pub c'est notre vitrine que la vitrine soit vue par tout le monde on en fait aussi sur la partie warm-up parce que c'est un projet qui est plus transversal on est pas sur des groupes qui remplissent des stades on est plutôt sur de la découverte donc il y a un peu plus de travail à faire de d'amener à faire connaître ces groupes là et le projet aussi on est sur une disparité régionale donc en fonction des géographiques je veux dire plutôt en fonction des régions c'est plus compliqué par exemple dans le sud il y a moins de métalleux que dans le nord que dans l'ouest etc donc on essaye de proposer on fait un peu plus de pub sur les événements notamment sur les soirées warm-up et tu as des plateformes sur lesquelles tu en fais plus que d'autres ? oui principalement on fait sur Meta donc Instagram et Facebook et donc c'est ton équipe qui gère aussi cette partie là ?
[Bryan] oui tout à fait ok cool alors là j'aurais pas misé là dessus mais effectivement sur la partie warm-up ça m'étonne pas
[Eric] effectivement
[Bryan] qu'il y ait un enjeu
[Eric] on en fait aussi sur la partie merchandising parce qu'on a un pôle merchandising assez important au Hellfest parce que le merchandising c'est aussi une source de revenus indéniable du Hellfest parce que je rappelle nous on a un festival 100% indépendant on n'a pas que 20 000 euros de subvention du conseil régional sur un budget de 40 millions d'euros donc autant vous dire que c'est une goutte d'eau je pourrais même pas donner le pourcentage ouais c'est moins de 1% voilà du coup ça veut dire que nous le financement du festival il se fait à travers la billetterie à travers la consommation sur le festival donc les bars la restauration et en troisième position on a le merchandising donc c'est un outil vraiment pour subvenir aux besoins de l'association pour construire de nouveaux projets pour salarier les gens pour programmer les artistes aussi donc nous on fait un peu plus de publicité maintenant sur le merchandising parce qu'on a aussi une nouvelle stratégie qui se met en place où on veut apparaître comme une marque un peu alors on n'est pas au niveau Vans ou Carhartt ou autre par exemple mais on veut être une marque voilà quand t'aimes le métal en France sache qu'au Hellfest on fait aussi des produits de merch si tu veux exposer aussi le fait que tu es en Hellfest voilà on propose des produits donc là on a une et c'est intéressant parce que c'est un axe un peu plus commercial vraiment on est sur du marketing plus régulier vraiment comment on va arriver à vendre des produits en fonction des saisons en fonction des nouveautés etc profiter des des actualités comme les soldes etc des choses comme ça quoi
[Bryan] oui c'est un autre métier finalement
[Eric] c'est un autre métier qu'on commence à découvrir et à apprendre et là voilà on va changer de site internet aussi de merch d'ici la rentrée on a pour objectif un jour on espère peut-être de faire de la vente de la précommande de merchandising parce que nous le merchandising c'est vraiment une on a beaucoup d'attente sur le festival parce qu'on a beaucoup de succès sur le merch les gens veulent ramener un souvenir, un trophée du Hellfest donc il y a une vraie demande là-dessus et on essaie d'apprendre un peu les ficelles de ce métier et c'est hyper intéressant parce que c'est des nouvelles stratégies à mettre en place on réfléchit à faire des shootings photos, des shootings vidéos donc on regarde un peu ce que font d'autres marques comment on peut s'inspirer des contenus et c'est un autre métier total de l'organisation de concerts après il ne faut pas que ça devienne notre activité principale mais c'est une activité complémentaire et surtout c'est pour ça qu'on a créé des réseaux à part on a créé une page Instagram à part, une page Facebook on a séparé l'entité merchandising de l'entité festival parce que pour nous ça n'a pas de sens tout le monde n'est pas forcément acheteur de merch donc on ne veut pas saouler les gens avec des t-shirts s'ils veulent juste s'intéresser au festival
[Bryan] et vous faites quand même des ponts oui on en fait quand on annonce
[Eric] le merch de l'édition en question quand on va lancer du merchandising on va aussi faire un pont, on essaie de sélectionner un peu les contenus sur lesquels on peut croiser la page enfin les réseaux Hellfest parce que c'est notamment, on a fait une collab avec on a fait une collection rugby l'an dernier à l'occasion de la coupe du monde de rugby et on avait fait un shooting avec les bénévoles des bénévoles du du sac de glissons le club de rugby de glissons qui étaient hyper contents d'y participer et puis du coup on a fait une petite vidéo, un petit réel un peu cool et ça a permis de on s'est dit bah voilà on travaille avec le sac de glissons, regardez ils sont dans la vidéo etc donc voilà
[Gwen] très bien moi il me reste deux questions à te poser, la première c'est est-ce que tu aurais une anecdote un peu dingue à nous raconter qui t'est arrivée dans ton quotidien pro que tu aimerais nous partager
[Eric] j'imagine qu'il y en a plein ouais il y en a un paquet il y en a un paquet est-ce qu'il y en a une qui sort du lot ouais je dirais une pendant le covid là justement, moi je venais d'arriver donc ça faisait 3-4 mois donc ouais j'ai du faire le compliqué d'annulation du festival déjà ça c'est pas mal et l'année d'après on a fait un gros communiqué sur parce qu'on avait pas de visibilité sur l'édition 2021 et on sentait quand même que ça sentait pas très bon mais niveau politique rien ne se passait, voilà on avait vraiment aucun signal du ministère de la culture, enfin c'était vraiment inquiétant quoi et donc on donc Ben avait eu l'idée de on fait une lettre à la ministre et on la publie sur les réseaux et moi je m'étais dit ouais non mais ça va pas marcher, enfin ça va être un coup d'épée dans l'eau et en fait ouais on a fait une belle lettre, voilà, que Ben a rédigée qu'on a agrémentée etc et puis en fait ça a explosé sur les réseaux, tout le monde l'a relayé et tous les acteurs de la culture vraiment on a senti qu'ils étaient derrière nous et en fait on a eu le sentiment genre ouais mais nous on peut pas trop le dire parce que on a des subventions, on veut pas perdre nos trucs et tout et puis on est pas assez puissants et tout, ben faites-le Hellfest vous êtes les seuls à pouvoir ben taper dans la porte quoi parce que c'est vous qui, déjà sur la liberté de ton sur sur comment dire sur le fait qu'on pouvait se permettre de dire ce qu'on pensait et donc c'est là où j'ai saisi la puissance du festival et de me dire ouais en fait on est quand même un gros truc et parce que ouais si ça a réussi à débloquer derrière plein de choses des réunions, des comment dire des rencontres avec le ministère et tout, malheureusement ça a pas pu permettre de trouver une solution pour organiser un Hellfest en 2021 mais je sais que ça a permis de faire bouger les lignes, que plein de festivals ont quand même pu se tenir dans des conditions un peu précaires mais voilà ça a un peu permis de sauver un peu les choses donc je me dis c'est cool, on a fait une action quand même qui a eu un impact bénéfique sur tout le monde
[Bryan] Tu m'étonnes
[Eric] Tout ça avec une lettre publiée sur Instagram C'est là que tu rencontres la puissance
[Bryan] des réseaux Et puis tu mesures la proximité avec la communauté C'est ça C'est bien comme entrer en matière
[Gwen] C'était pas mal
[Bryan] C'était pas mal
[Gwen] Et du coup ma dernière question c'est est-ce qu'il y aurait quelqu'un que tu aimerais entendre au micro du pod à ta place un jour ?
[Eric] Bonne question Non non j'ai pas trop d'idées en tête Un pro, ouais je réfléchis je réfléchis qui c'est qui pourrait, j'ai pas quelqu'un qui m'inspire ou autre Ouais peut-être quelqu'un qui tu vois qui s'occupe un peu de la com d'un gros artiste tu vois un peu avoir l'autre versant un peu sur scène, voilà comment tu gères la notoriété d'un artiste sur les réseaux ça serait intéressant, j'ai pu être en lien avec les équipes de Metallica cette année et c'était hyper constructif j'ai appris plein de choses voilà comment ils fonctionnent sur les réseaux etc donc moi j'ai pas pu les rencontrer vraiment mais on a pu échanger un peu et c'était assez intéressant donc ouais d'avoir quelqu'un qui gère un artiste important, voilà comment tu construis une stratégie avec un artiste, ça pourrait être cool quoi L'autre versant, c'est ça
[Gwen] Et bien merci beaucoup
[Bryan] Merci à vous, merci Eric pour ton accueil et pour tes réponses, j'ai appris énormément j'ai jamais fait le Hellfest mais ça m'a donné envie d'y aller alors que ce n'est pas du tout mon style de musique mais ça m'a vraiment donné envie d'y aller
[Gwen] Je pense que c'est vrai que le Hellfest c'est un festival où tu peux avoir envie d'y aller même si c'est pas ton style
[Eric] de musique
[Gwen] C'est un peu ce qu'on reproche maintenant
[Eric] c'est qu'il y a tellement de monde qui vient et qui n'est pas forcément adepte du style que certains de la communauté justement se sentent un peu dépossédés et nous on essaie, c'est un des objectifs c'est de montrer que maintenant c'est un effet positif aussi pour la communauté parce que ça permet de casser les stéréotypes, ça permet de populariser mine de rien cette musique et ça permet qu'elle puisse continuer à vivre que ça soit, ça permet d'avoir un peu un ruissellement ça fait une dizaine d'années maintenant qu'on voit que le nombre de festivals explose en France lié au métal donc c'est hyper intéressant, c'est à dire que ça intéresse plein de gens de s'impliquer là-dedans de faire de la musique d'organiser des concerts de vendre des disques, de développer un label etc donc il y a tout un écosystème qui vit aussi grâce aux festivals et c'est hyper valorisant aussi pour nous de voir qu'on permet à une culture de perdurer en France
[Gwen] Merci beaucoup à toi, c'était incroyablement intéressant et puis peut-être un de ces jours
[Eric] et bien peut-être oui c'est vrai
[Gwen] merci à toi, bonne journée
[Eric] bonne journée
[Gwen] Allez, je vous laisse et vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode du POD
We recommend upgrading to the latest Chrome, Firefox, Safari, or Edge.
Please check your internet connection and refresh the page. You might also try disabling any ad blockers.
You can visit our support center if you're having problems.