"L'Épreuve du feu", le subtil premier film d'Aurélien Peyre sur le poids de l'apparence et du mépris de classe

Sep 12, 03:22 PM

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Sorti au milieu du mois d’août, « L’Épreuve du feu », du jeune cinéaste Aurélien Peyre, fait partie de ces pépites estivales que l’on va parfois voir par hasard, au gré d’une chaude soirée d’été, où l’on cherche la fraîcheur d’une salle de cinéma, et dont l’on ressort sensiblement marqué. 
Dès les premières scènes du film, on se retrouve happé par la beauté des images et du lieu tournage, l’île de Noirmoutier, dont le paysage idyllique se transforme progressivement en une sorte de huit clos étouffant, en écho à l’histoire douce-amère qui nous est racontée. Celle d’Hugo, un jeune étudiant de classe moyenne, qui reçoit sa copine Queen, une esthéticienne varoise, dans la maison secondaire de sa famille. Tout semble les opposer : leur classe sociale, leur personnalité, mais une douceur se dégage de ce couple qui apprend encore à se connaître. Leur relation est néanmoins vite mise à mal par d’anciens amis d’Hugo, plus riches, plus extravagants, plus superficiels, qui vont bouleverser ses vacances avec Queen. 
Ce premier film explore avec beaucoup de subtilité le poids des apparences, du mépris de classe mais aussi de la masculinité toxique, grâce au riche scénario et la belle direction d’Aurélien Peyre, qui dirige une bande de jeunes comédiens et comédiennes brillants. En particulier le déjà installé Félix Lefebvre, qui nous avait déjà ébloui, pendant un été, en 2020, avec Été 85 de François Ozon. Mais surtout la révélation Anja Verderosa, qui incarne avec une grande finesse cette Queen haute en couleur, excessive et plus perspicace qu’il n’y paraît. Adepte des phrases qui font mouche.  
En cette rentrée, j’ai donc voulu rencontrer Aurélien Peyre, pour prolonger, un peu, les vacances et pour revenir sur cette très belle pépite estivale, qui vient de dépasser les 100.000 spectateurs.